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Critiquer le porno est-ce être anti-sexe ?

Critiquer le porno est-ce être anti-sexe ?

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Loin de tout puritanisme, notre jeunesse sait que le porno n’est pas un reflet de la réalité.

« Plaisir non partagé, n’est plaisir qu’à moitié » ou conception épicurienne de la vie. Pour sortir de ces positions arrêtées, mieux vaut se pencher sur la définition du sexe, ce qu’est le porno et voir comment ils se recoupent (ou non). La définition que le dictionnaire donne du sexe nous indique qu’il s’agit de ‘Ce qui est relatif aux rapports charnels des sexes, à l’activité du sexe en tant qu’organe de plaisir1.’ Parler de sexe c’est donc parler de la source de plaisir que peut procurer la sexualité. Pour préciser cette définition, revenons sur ce qu’est le plaisir sexuel. C’est la conséquence physique d’une stimulation des organes sexuels, qui amène à la sécrétion de dopamine, hormone du plaisir. La possibilité de ressentir ce plaisir est donc naturel et commun à tout être humain, les hommes comme les femmes.

De l’autre côté, le CNTRL définit la pornographie ainsi : ‘Représentation (sous forme de dessins, de peintures, de photos, de spectacles, etc.) de choses obscènes, sans préoccupation artistique et avec l’intention délibérée de provoquer l’excitation sexuelle du public auquel elle est destinée2.’ C’est donc effectivement un moyen de recherche de plaisir sexuel.

A la lumière de ces deux définitions, il est compliqué de mettre en miroir le sexe et la pornographie, l’un étant un moyen tourné vers l’autre. Si l’on excepte l’aspect artistique de ces représentations (si tant est qu’il en existe), la pornographie cherche en effet avant tout à provoquer le plaisir sexuel. Ainsi, sans porter de jugement sur la pornographie, l’interrogation « être anti porno, est-ce être anti-sexe ? », semble être hors de propos. A tout le moins le sexe se conçoit sans la pornographie, l’inverse n’est pas vrai.

En revanche, être anti-porno, c’est s’attaquer à ce mode de stimulation particulier, en dénonçant à la fois les risques pour celui qui en consomme (à travers le mécanisme de dépendance accrue notamment) mais également les effets collatéraux sur le rapport aux autres (au sein d’un couple ou dans la perception de l’autre en général).

Etre anti-porno ne peut pas signifier être anti-sexe puisque l’un est une création humaine, dont on peut remettre en question les effets et le mode de production (traitement des acteurs par exemple) ; tandis que l’autre est une réalité naturelle et physiologique qui n’a pas lieu d’être contestée.

[1] << Sexe >>

[2] << Pornographie >>

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