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La pornographie est-elle écologique ?

La pornographie est-elle écologique ?

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Si la consommation de pornographie a des effets nocifs sur les utilisateurs (dépendance, isolation, dégradation de l’estime de soi), elle a aussi des conséquences néfastes pour notre planète. Comment ? Tout simplement par le trafic vidéo qu’elle représente. En effet, regarder une vidéo sur internet, ça émet du CO2.

Quand on regarde une vidéo, il y a un transfert de données sous forme de bits depuis un serveur informatique, qui tourne à l’électricité. Ces serveurs, pour fonctionner 24h/24h, demandent beaucoup d’énergie (stockage, réception et émission de données, climatisation, etc…). Par ailleurs, le fait de transférer des donnés sur le réseau demande de l’énergie. Donc, contrairement à ce qu’on pourrait croire, regarder une vidéo sur internet a un impact écologique. Certes, cela ne représente qu’une très faible émission de CO2 mais que se passe-t-il lorsque l’on change d’échelle ? Lorsqu’il s’agit de plusieurs millions de vidéos visionnées en même temps au quotidien ?

C’est ici que la consommation de vidéos pornographiques devient problématique.

Le trafic vidéo tout genre confondu correspond à 60% de l’impact énergétique du numérique. La consommation de pornographie est estimée à 27% de cette part (vidéos visionnées sur les hubs seulement)1.

L’énergie nécessaire pour faire fonctionner ces hubs correspond à 16,2% de la consommation énergétique du numérique2. Au total, ces hubs émettent 5% des gaz à effet de serres produit par le numérique. A titre de comparaison, les plateformes de streaming classique (Netflix, Amazon Prime, Disney+…) représentent 7% du bilan total.

Le Shift Project a réalisé une étude approfondie sur ce sujet. Elle a permis à ce think tank de déterminer que la production d’un kilowatt-heure correspond à l’émission de 0,519 kg de CO2. En mettant ensuite en relation l’électricité nécessaire pour répondre à la demande de vidéos pornographiques avec le CO2 émis, on obtient une empreinte carbone des hubs de vidéos pornographiques de 82 millions de tonnes de CO2 par an3.

Cela ne vient pas de la consommation en électricité des ordinateurs, mais de la consommation des réseaux et des datas centers (les banques de données où sont stockées les vidéos, des fichiers particulièrement gourmands en mémoire, et par là en énergie).

En comparaison, c’est plus que la production de CO2 de la Belgique, de la Finlande, de la Suisse ou d’Israël4.

Ce total ne prend pas en compte les flux vidéo liés à la pornographie mais pas directement associés aux hubs : le téléchargement, les cams girls, etc…

La pornographie a donc un réel impact écologique du fait de sa consommation massive. Le nombre de vidéos visionnées au quotidien à toute heure du jour et de la nuit est si important, qu’il entraine, de facto, des conséquences nocives pour l’environnement. Modérer, voire stopper notre consommation de pornographie peut donc avoir un impact positif immédiat non seulement sur le quotidien mais également sur notre planète.

[1] Maxime Efoui-Hess, Climat : l’insoutenable usage de la vidéo en ligne, « Un cas pratique pour la sobriété numérique », The Shift Project, Juillet 2019

[2] Ibid.

[3] Ibid.

[4] IEA report, Emission Factors 2022, « Database documentation », Juillet 2019

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